En tant que Président du Conseil Territorial, je me félicite de cet épilogue à 10 années de flottement et de tensions avec les élus, mais aussi la population.
Cet établissement public est intervenu sur SPM à la demande de Denis DETCHEVERRY. Cela explique d'ailleurs très tôt que la Mairie de Miquelon-Langlade soit devenue gestionnaire de certains sites sur la grande île.
Dès le début de son intervention, les intentions peu claires du CdL ont brouillé les cartes. Jeune élu en 2006, je me souviens de reproches liées au discours qui variaient en fonction des interlocuteurs. J'ai toujours été choqué de leur discours consistant à dire à la Collectivité : le conservatoire serait intéressé pour acheter vos terrains. Notre réponse a toujours été la même : ils sont déjà dans le domaine public, rien ne justifie qu'on vous les vende. On se rappellera aussi des tensions qui ont existé lors de la tentative (avortée pour un temps) de pose de panonceaux d'interdiction....
J'ai toujours considéré que le CdL n'avait rien apporté sur le territoire qui justifie sa présence. Nous avons même été confrontés à un phénomène de spéculation foncière avec comme corollaire une montée de prix de vente de certains terrains. Si tout le monde a bien entendu le montant des ventes réalisées au profit du CdL (1,7M€) personne ne sait quel montant en travaux de préservation a été réalisé.
Avec 3 collectivités présentes, le CdL n'a pas réussi à trouver le mode opératoire approprié : je crois que le message est clair et le retrait (temporaire je le crains) du CdL s'imposait.
De notre côté, et cela n'a pas été expliqué en radio, nous nous étions mis d'accord avec le CdL concernant une co-gestion d'une partie de la vallée du milieu. Nous avions pour cela adopté en séance officielle une délibération validant le montage juridique qui s'inspirait de nos amis corses. M BRONDEAU, le Délégué Outre-Mer, m'a fait savoir dès sa nommination qu'il ne souhaitait plus aller dans ce sens : à partir de là, le peu de confiance que nous avions a volé en éclat de manière irrémédiable.
Pour l'avenir, mes craintes sont doubles :
- avec le projet de réforme statutaire voulu par certains élus, un transfert du foncier aux Mairies risque d'ouvrir la voie à des cessions massives de terrains au conservatoire, ces ventes venant alimenter le budget des Mairies : souhaitez-vous céder le patrimoine de l'Archipel ?
- le repli du CdL n'est que temporaire et ils espèrent sans aucun doute une alternance politique à la tête de la collectivité en mars 2017 pour revenir en force grâce à des assurances d'autres élus. Ces assurances ne viendront pas, en tout état de cause, d'Archipel Demain.
Une vraie proposition de réforme statutaire consisterait à ce que la Collectivité et les Communes décident de manière concertée si le conservatoire du littoral est autorisé à s'implanter et à poursuivre son activité sur l'Archipel. Vous connaissez déjà la réponse de la collectivité.