Certains pensent à tort qu'Annick GIRARDIN et Cap sur l'Avenir sont défavorables au projet de réserve naturelle nationale (RNN) du Grand Colombier pourtant la Députée, par ses interventions parisiennes régulières sur ces questions environnementales, ne laisse planer aucun doute sur ses motivations réelles qu'elle a bien du mal à exprimer devant les Saint-Pierrais et Miquelonnais.
Effectivement, le 25 octobre dernier, Annick GIRARDIN effectuait une intervention auprès du Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de la Mer sur différents thèmes. Vous trouverez ci-joint un extrait du compte rendu publié sur son site web concernant notre sujet du jour :
"La biodiversité
L’outre mer est une véritable richesse environnementale pour la France et l’archipel a lui aussi son patrimoine environnemental et sa biodiversité à inventorier pour être mieux protégés, valorisés et exploités de manière durable. Toutefois, la question du classement de sites environnementaux, de la protection de notre forêt boréale, de la régulation des mammifères introduits et présents sur les îles sont des sujets sensibles. A cette occasion Annick GIRARDIN a souhaité exprimer son inquiétude sur la tournure que prennent le plus souvent ces questions environnementales localement."
Ce constat traduit simplement l'absence de débat, la volonté de certains d'imposer aux Saint-Pierrais des choix sur des sujets pour lesquels on ne leur demande pas leur avis. C'est le management fait par les amis d'Annick GIRARDIN qui amène le plus souvent à ces situations de crispation, sans doute pas assez de tables rondes ou question de compréhension du contexte local, un comble pour des locaux.
Quand la plupart du temps la population a en face d'elle soit des "extrémistes" de l'écologie ou des gens qui s'imaginent nous apprendre à vivre voire quelques fois éduquer les autochtones, comment s'étonner des nombreuses réactions hostiles et qui reflètent l'incompréhension de la population.
Pour Annick GIRARDIN "la population de Saint-Pierre-et-Miquelon est très consciente de la nécessité de protéger son environnement, mais souhaite avec tout autant de force qu’il ne soit pas porté atteinte à ses loisirs coutumiers (chasse, pêches et cueillette). Sur un petit archipel comme le nôtre, où les espaces sont limités et doivent obligatoirement être partagés en bonne intelligence, ce type de questions est trop souvent politisé à des fins électoralistes par certains élus de l’archipel."
La population attend de ses élus qu'ils assument leurs choix et qu'ils s'expriment sans détour sur les dossiers qui les concernent. Mme GIRARDIN donne beaucoup de leçons mais n'en tire pas les enseignements et s'abtient systématiquement sur des sujets qui la fragiliseraient au sein de son mouvement.
Si à chaque fois que je m'exprime, je le fais à des "fins électorales" selon elle, alors que dire l'omniprésence médiatique de la députée et que dire de leurs interventions en général ?
Pourtant, on ne sait toujours pas ce que pense réellement la députée du projet de RNN du Grand Colombier ? Pourquoi Cap sur l'Avenir reste si silencieux alors qu'ils sont si actifs sur certains autres sujets ?
Quelle est la position du mouvement Cap sur l'Avenir sur la démarche de leur leader pour l'intervention de l'agence des Aires Marines Protégées?
Annick GIRARDIN va-t-elle s'obstiner à faire ses démarches seules, sans concertation en ignorant et en ne s'intéressant pas à ce que pensent les acteurs locaux ?
Annick GIRARDIN préconise le dialogue avant de décider quoi que ce soit car risque est de voir la population exprimer son mécontentement et elle rajoute qu' "Il convient donc, avant toute annonce, d’informer et de dialoguer avec l’ensemble des parties prenantes (élus, associations, structures, services d’État) pour arriver autant que faire se peut, à une unanimité sur des socles communs. Lorsque les oppositions sont trop marquées, il ne faut pas alors hésiter à se tourner vers la population en la consultant. "
Je suis tout à fait d'accord avec elle, il faut discuter de ces sujets environnementaux avant de passer à l'action, mais c'est une idée qu'Annick GIRARDIN a beaucoup de mal à mettre en pratique elle-même. Un exemple ? ci-joint un autre extrait de son compte rendu révélateur :
"Annick Girardin a aussi rappelé que, comme le Sénateur, elle souhaitait que toute la lumière soit faite sur une difficulté législative ou règlementaire, qui empêcherait que l’Agence des Aires Marines Protégées intervienne à SaintPierre-et-Miquelon. Monsieur Banel a confirmé qu’il sera demandé à l’agence de prendre en compte également l’Archipel dans ses missions."
Celle qui demande la discussion et la concertation avant de s'engager pour des choix d'avenir en matière environnementale fait exactement l'inverse à la première occasion en demandant, comme Denis DETCHEVERRY qui lui assume publiquement son choix, l'intervention de l'agence des aires marines protégées. Pourquoi ? belle démonstration de dialogue... bref beaucoup de théorie pour une réalité :
Annick GIRARDIN souhaite-t-elle faire de cet archipel un "archipel vert" (thème qu'elle défendait déjà pendant la campagne pour l'élection du Conseil Général en 2006)? Ce sujet étant sensible, elle évite donc le débat sur la place locale, mais l'évoque beaucoup plus librement à Paris .
Au final, nous avons l'impression que tout vient de Paris, mais n'est-ce pas une stratégie visant à protéger des critiques de nos concitoyens, les initiateurs locaux de telles démarches, nous sommes bien loin du courage politique qu'on est en droit d'attendre de certains élus qui disent assumer ces choix.
La préservation de nos usages dans le respect de notre environnement et de manière concertée avec les tous les acteurs de terrain est important pour Archipel Demain et notre équipe au Conseil Territorial, peut-on en dire autant pour d'autres qui se disent pourtant défenseurs de nos îles?